Voici ci dessous d’une part l’intervention de notre représentant au Conseil Economique Social et Environnemental de Lorraine, Hubert DUCHSCHER lors de la session du 21 janvier et d’autre part le voeu du CESE voté sans opposition et à la quasi unanimité :

INTERVENTION DE LA FSU LORRAINE :

Quelques éléments de réflexion sur les questions d’éducation et de formation.

Concernant le budget prévisionnel je partage les inquiétudes de la Commission 2 suite aux baisses de financements annoncées en particulier dans le domaine des formations sanitaires et sociales. Je m’interroge sur l’utilité du financement de certaines formations au nom de l’aide à l’emploi alors que ces mêmes entreprises ont par ailleurs déjà imposé des reculs sociaux pour soit disant sauver l’emploi (voir l’exemple de Continental dans article du RL). La Région aurait tout à gagner en concentrant ses efforts sur certains axes prioritaires…les formations sanitaires et sociales, les demandeurs d’emploi… Le débat actuel sur la mise en place du nouveau CPRDFP doit être l’occasion pour rendre la politique de Région plus lisible dans le domaine de la formation

Je veux féliciter la région pour ses écoles de la deuxième chance : efforts conséquents pour récupérer des jeunes que l’Etat à abandonnés…Mais l’Etat ne va pas s’arrêter en si bon chemin…le projet de mme Morano de doubler le nombre des apprentis : c’est la volonté d’assécher le service public d’Education en confiant une mission impossible aux Régions, c’est de la pure démagogie et je partage l’indignation de Pierre Streiff . Les centaines de suppressions de postes (équivalent d’un plan de licenciement de 841 personnes) sont non seulement un terrible coup pour notre potentiel de formation, mais autant d’emplois perdus dans une région déjà durement touchée par la crise. Pourquoi un tel acharnement ?

La Région ne pourra pas assumer tous les manquements aux devoirs de l’Etat…elle n’en a pas les moyens et ce n’est pas sa mission ! et je me félicite de la position de la région Lorraine qui consiste à se positionner aux cotés des organisations qui se battent pour contester ces choix.

Il est clair que le recteur va utiliser tous les moyens à sa disposition pour récupérer un maximum des postes : suppression de filières, redéfinition du réseau des établissements scolaires de la Région Lorraine…

(prime recteur max 22000€…26,15€ par poste supprimé….)

Pour éviter de tomber dans le piège du cadre pré-établi par la logique régressive imposée par le ministère et relayée par le rectorat, je propose que nous ayons notre réflexion propre : quelles filières, quel réseau d’établissements pour élever le niveau de formation des jeunes lorrains ? (Rappel des déficits chroniques par pour études longues+ autres éléments dans document SITECO)

Pourquoi ne pas réfléchir à cette question dans le cadre d’un groupe de travail comme nous l’avons fait dans d’autres domaines ?

Enfin j’aimerais vous livrer quelques éléments de réflexion suite à la dernière parution de PISA (évaluation des performances scolaires dans 65 pays OCDE).

La situation de la France :

"-" position moyenne qui se dégrade,( compréhension on passe de place 12 à 18, en maths de 13 à 16, en sciences maintien à 21…)
-système français a tendance à devenir toujours plus inégalitaire :
"-" Entre 2000 et 20009 le groupe des plus performants est passé de 8,5% à 9,6% et les moins performants de 15% à 20% = creusement des inégalités scolaires…

"-" les différences de milieu familial expliquent 28% des disparités de performance entre élèves français contre 22% en moyenne OCDE

"-" Dans le primaire la France dépense 700 dollars de moins par élève que la moyenne OCDE (15% en dessous de la moyenne) . Or c’est à ce niveau là que se creusent les inégalités…et cela n’empêche nullement le gouvernement de continuer à supprimer massivement les moyens d’aide aux enfants en difficulté(les Rased) !

Ces résultats très moyens (et de surcroît en baisse) devraient interpeller un pays toujours prompt à défendre son rang parmi les grandes nations de la planète.

Mais c’est par l’indifférence voire le mépris que ces résultats sont accueillis !

Rien à voir avec le débat(« Pisachoc ») suscité chez nos voisins allemands par leurs mauvais résultats en 2000.

En 10 ans nos voisins ont augmenté de 20% leurs dépenses d’éducation, en 2007 leur part dans le PIB est de 8,4%, avec pour objectif 10% en 2015

En France nous étions 7,6% en 1995, 6,9% en 2009 avec pour objectif de baisser encore et toujours…

La comparaison se passe de commentaire

VOEU ADOPTE au CESE le 21/01/2011 à la quasi unanimité sur proposition de la FSU.

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D’après les prévisions ministérielles l’académie de Nancy-Metz perdrait 822 postes d’enseignants (298 dans les écoles, 524 en lycées et collèges, 19 emplois administratifs). Sur un total national de 16 000 suppressions, la Lorraine est la région la plus durement frappée.

En l’absence de toute corrélation avec les évolutions des effectifs scolarisables, l’application des ces mesures aurait pour conséquence une sérieuse dégradation des conditions d’enseignement pour les jeunes Lorrains :

"-" Augmentation des effectifs/classe.

"-" Diminution importante de l’aide aux élèves en difficulté.
"-" Suppression d’établissements de proximité.

Dans son dernier rapport sur la situation économique, sociale et environnementale, notre assemblée avait mis l’accent sur les faiblesses du système éducatif dans notre région : faibles performances en matière de bacs généraux, taux de poursuite dans l’enseignement supérieur inférieur à la moyenne nationale, faible accès à l’enseignement des langues à l’école primaire…

Le dernier rapport de l’OCDE sur les performances scolaires indique une dégradation de la position française et met en évidence un système éducatif français inégalitaire où le poids du milieu social reste plus déterminant qu’ailleurs sur la réussite des élèves.

Au vu de ces considérations, l’application des prévisions ministérielles pour notre région aurait des conséquences très néfastes en particulier pour les élèves issus des milieux « modestes » qui représentent environ la moitié d’une classe d’âge en Lorraine.

Dans ces conditions le CESE de Lorraine s’adresse de façon très solennelle au recteur de l’Académie pour qu’il intervienne auprès du ministère afin de le faire revenir sur sa décision.

Il appelle les élus et la société civile à se mobiliser pour que les moyens humains et financiers accordés au service public d’éducation lui permettent de mener à bien les missions qui lui sont confiées pour l’éducation et la formation des jeunes Lorrains.