La Moselle est une terre d’accueil et de brassage de populations venues pour travailler ou se protéger des violences commises dans d’autres pays. Elle doit le rester. Et pourtant des élus et des habitants se mobilisent sous des slogans xénophobes pour rejeter, a priori, des familles venues chercher « asile » sur notre territoire !

Le droit d’asile est un droit fondamental inscrit dans notre constitution et intégré dans les traités européens. C’est un devoir de l’Etat.

Lorsqu’ enfin des solutions provisoires pour quelques familles sont possibles, on peut voir se dresser une hostilité à cet accueil pour des motifs qui trouvent leurs racines dans la xénophobie et le rejet des plus pauvres, parfois instrumentalisé par des élus peu soucieux de leurs obligations républicaines.

C’est ce qui vient de se produire le 20 octobre dernier à Dieuze. A l’initiative du Maire de la commune, une manifestation qui n’a rien de spontanée a été organisée contre la représentante de l’Etat à qui l’on reproche de vouloir héberger des familles demandeuses d’asile dans des locaux laissés vides par l’Etat.

La crise, son aggravation, les suppressions d’emplois produisent des dégâts sociaux, et une colère légitime de la part de ceux qui en sont victimes. Cela ne doit pas conduire à la désignation de boucs émissaires, victimes parmi les victimes. Il est insupportable que cette colère soit détournée contre des familles au prétexte qu’elles sont étrangères.

En toute solidarité avec les habitants de Dieuze qui sont profondément attachés aux valeurs de la République, nous réaffirmons notre attachement, sans faille, à ces valeurs. Nous appelons les citoyens à ne pas se tromper de colère. Les différences sont une richesse .

Metz le 31 octobre 2012