EDITO :

La cohérence de la politique gouvernementale apparaît aujourd’hui clairement : la suppression de certaines recettes de l’État au bénéfice des entreprises et des plus favorisés s’accompagne d’une taxation accrue de la majorité au travers d’impôts injustes et d’une réduction des dépenses.

La suppression annoncée de 35 000 postes de fonctionnaires, le refus d’augmenter les salaires au profit d’une politique d’heures supplémentaires défiscalisées en est la dernière illustration.

10000 suppressions d’emplois dans l’éducation nationale au prochain budget ! C’est l’ordre de grandeur que vient d’annoncer le Ministre. Ces coupes budgétaires, d’une ampleur inégalée, sont une bien singulière façon d’afficher la priorité à l’éducation mais aussi de lancer des négociations sur les métiers.

Ces suppressions obéissent à une logique comptable à courte vue qui sacrifie l’avenir, compromet l’objectif d’assurer la réussite de tous et laisse présager un nouveau creusement des inégalités.

De telles suppressions (portant sur l’ensemble des personnels du système éducatif, enseignants, administratifs, sociaux, etc…) entraîneront non seulement une dégradation des conditions d’accueil des élèves, d’enseignement et de travail à tous les niveaux du système éducatif, mais surtout une réduction drastique de l’offre d’éducation touchant les élèves, et d’abord les plus défavorisés.

Cette mesure est d’autant plus inadmissible que les effectifs, à la rentrée 2008 augmenteront d’après les chiffres du ministère, de plus de 20000 élèves, premier et second degrés confondus.

Ces suppressions se traduiront par une dégradation des conditions de travail de tous les personnels et un recours massif aux emplois précaires.

Alors que le Ministre annonce la mise en place de « tables rondes » sur les métiers de l’enseignement, la charge de travail et les rémunérations, ces suppressions brutales de postes hypothèqueraient sérieusement toute discussion sur l’avenir du système et de ses personnels.

C’est pourquoi la FSU propose de réunir le plus vite possible une réunion unitaire large des organisations syndicales et des parents d’élèves et usagers pour condamner cette politique et exiger que d’autres arbitrages interviennent.

Elle proposera à l’intersyndicale de l’éducation de s’exprimer unitairement en exigeant d’autres choix pour que les conditions de véritables négociations soient réunies.