STOP A LA CASSE DES SERVICES PUBLICS ET DE LA FONCTION PUBLIQUE

Le 12 novembre 2008, les syndicats CGT, FSU et Solidaires, convoqués comme les autres organisations syndicales et les chefs de services départementaux et régionaux au sujet de la RGPP, ont fait la déclaration suivante devant le Préfet.

" Avec la Révision Générale des Politiques Publiques, l’Etat modifie son implantation locale, réorganise ses services, délocalise ses personnels. Ainsi délocaliser pour de simples affichages arithmétiques à Metz des personnels de l’INSEE ne peut en aucun cas compenser des départs de personnels civils et militaires de la Défense. L’Etat abandonne ses missions, ferme des services publics, transfère aux collectivités locales (impôts locaux) les missions ou les privatise : c’est le « Déménagement du Territoire » ! L’Etat supprime des tribunaux, des maternités, des hôpitaux, des classes, des trésoreries, les bureaux de poste, et même des régiments. … Il s’attaque à l’éducation et au droit à la santé pour tous. En fermant ou en affaiblissant l’ensemble des services publics, l’égalité d’accès et l’égalité de traitement des usagers sont gravement remis en cause.

30 600 suppressions d’emplois de fonctionnaires sont prévues au budget 2009 : moins de fonctionnaires, c’est moins de Services Publics : en 5 ans, ce sont plus de 87 500 postes qui ont été supprimés et 160 000 autres le seront d’ici 2012 dans les projets actuels. Ce sont autant d’emplois en moins pour les jeunes arrivant sur le marché du travail !

Le gouvernement veut aller très vite et passer en force. En cela, il ignore totalement ceux qui seraient chargés de la mise en place de cette réforme : les personnels. Les préfets doivent concevoir en un temps record des restructurations, des rapprochements ou des fusions insensés entre des services (exemple : le développement du sport et la gestion sociale du logement). L’usager n’y retrouvera plus ses services publics.

La casse de l’emploi public va de pair avec la casse du statut. Or, le statut donne des droits et devoirs aux agents publics, mais il donne également des garanties aux usagers et aux citoyens : garanties de probité, d’indépendance et d’égalité de traitement. Dans un contexte de crise financière internationale, de « remontée » du chômage et de creusement des inégalités sociales et économiques, les services publics constituent des outils modernes de cohésion sociale, de prévention et de correction de ces inégalités. Plus que jamais, leur rôle et leur utilité doivent être développés pour l’intérêt général.

C’est la raison pour laquelle nous ne participerons pas plus longtemps à cette réunion. Il n’est pas question pour nous d’accepter cette réforme et nous agirons en conséquence. "

Bien que nos trois organisations soient ultra-majoritaires dans la Fonction Publique, le Préfet ne fait pas du tout état de cette déclaration dans le compte-rendu officiel de la réunion du 12 adressé au 1er Ministre. Au contraire, il se félicite de la qualité du dialogue social et de la concertation !

De la même façon, les propositions qu’il transmet au 1er Ministre ne tiennent aucun compte de notre rejet de la RGPP et de sa logique de casse généralisée.

La preuve est faite, s’il en était besoin, que ça n’est ni dans le cabinet du préfet, ni dans les réunions paritaires régionales ou nationales que nous pourrons nous faire entendre.

Nous vous appelons à venir faire connaître haut et fort votre refus de la RGPP sur la place publique. Nous ne serons pas seuls : des collègues de l’Equipement, des Douanes, de Jeunesse et Sports, de l’Agriculture et d’autres administrations seront là aussi.

TOUS ENSEMBLE
le mardi 16 décembre 2008
à 10 heures
place de la Préfecture à Metz !