Discours intersyndical



manifestation Fonction Publique du 24 janvier 2008

Cher(e) amis, cher(e)s camarades,

Nous sommes 3000 manifestants à Metz, à l’appel des fédérations de fonctionnaires : CGT – CFDT – CFTC – FO – FSU – UNSA.

C’est une nouvelle preuve de notre ténacité et de notre volonté de voir satisfaire nos revendications.

Après la forte mobilisation du 20 novembre, le ministre de la Fonction Publique a été contraint à mettre une date de négociations dans le paysage mais il est venu le 17 décembre 2007 sans aucune proposition chiffrée et datée.

C’est pourquoi, sept organisations syndicales ont appelé, à nouveau à l’action, aujourd’hui.

Cela prouve bien que le pouvoir d’achat et les salaires sont des enjeux fondamentaux, ils sont absolument incontournables dans la Fonction Publique comme ailleurs et la présence des salariés du privé en est la preuve, il n’est pas, pour autant, envisageable de ne plus porter haut et fort d’autres exigences toutes aussi essentielles.

Il en est ainsi des effectifs : nous sommes opposés à la politique dogmatique des suppressions d’emplois, aggravée encore par Sarkozy. Nous estimons au contraire, que tant pour la qualité du service public rendu à l’usager que pour des conditions de travail des personnels, des créations d’emplois sont indispensables dans de nombreux secteurs.



Il en est également ainsi des missions :
nous considérons que la sphère publique est un atout majeur pour notre pays et nos concitoyens. Nous combattons tout ce qui participe à son démantèlement et pour que l’intérêt général soit préservé et amélioré.

Sur la question des salaires : Le grand slogan du petit président est travailler plus pour gagner plus.

D’une part, la traduction concrète de cette formule aura des conséquences fortement discriminatoires.

En effet, les heures supplémentaires ne seront pas à l’initiative de l’agent et ceux qui ont peu de latitude pour en faire seront pénalisés, les femmes notamment.

Aucun salarié n’y aurait recours si le travail était rémunéré à sa juste valeur.

D’autre part, augmenter le pouvoir d’achat par les heures supplémentaires, c’est beaucoup plus cher pour le contribuable et l’assuré social que par la valeur du point. Entre la majoration du taux horaire, la défiscalisation et l’exonération des cotisations sociales, le coût est de deux fois à deux fois et demi supérieur et de plus c’est transférer la rémunération du travail par le salaire socialisé des entreprises vers les contribuables.

Enfin, la véritable alternative à l’accumulation des heures supplémentaires et des jours sur les Comptes Epargne Temps dans certains secteurs publics, c’est bel et bien la création d’emplois statutaires et qualifiés. Pour s’en convaincre, il faut, par exemple, avoir présent à l’esprit que le stock des heures supplémentaires et de jours de RTT à l’hôpital public représente entre 25000 et 30000 emplois à taux plein ; déjà dans l’Académie de Nancy-Metz, le rectorat supprime 142 postes d’enseignants titulaires pour les transformer en heures supplémentaires qu’on imposera aux autres.

Il est donc plus que nécessaire de poursuivre et d’élargir l’action.

En refusant d’ouvrir des négociations, en tentant de faire passer autoritairement des projets régressifs, ce sont bien les ministres, le gouvernement et le président qui portent l’entière responsabilité de la situation conflictuelle dans laquelle nous sommes.

Ils ne connaissent que le rapport de forces, c’est donc à l’ensemble des organisations syndicales de créer les conditions d’un rapport de forces encore plus important, encore plus large et qui s’inscrive dans la durée et susceptible de changer la donne et dont la prochaine étape devrait être la plus proche possible. C’est dans le cadre d’une volonté d’obtenir un rapport de forces important qu’a été décidé l’appel à la journée d’actions du 24 janvier lancée par la CGT, FO, la FSU, l’UNSA, la CFTC, la CFDT et Solidaires.

Nous avons des arguments pour montrer que les revendications portées par les syndicats sont possibles à financer.

C’est une question de CHOIX POLITIQUES, nous voulons rappeler quelques chiffres :

1% d’augmentation de la valeur du point pour les 5.2 millions d’agents de la Fonction Publique, cela représente environ 1.3 milliards d’euros.

L’ensemble des frais (salaires + primes + cotisations sociales + retraites) des personnels des trois versants de la Fonction Publique a reculé de 1.1 point de PIB entre 1997 et 2005, soit environ 19 milliards d’euros.

Les 60 patrons-actionnaires les plus fortunés se sont versés 1.8 milliard d’euros de dividendes en 2007 au titre de 2006.

Le bouclier fiscal mis en place par la majorité coûtera environ 500 millions d’euros au budget de l’Etat pour quelques milliers de contribuables parmi les plus riches.

Et après, ils nous disent que les caisses sont vides, mais ce n’est pas pour tout le monde.



Les six organisations syndicales continueront à mobiliser :

Pour l’ouverture de réelles négociations sur la valeur du point d’indice. La perte de pouvoir d’achat de la valeur du point dépasse les 7%.

Pour la refonte globale des grilles indiciaires.

Pour le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat des actifs et des pensionnés.

Pour un emploi public statutaire basé sur les besoins réels en matière de service public.

Pour préserver et améliorer le statut des fonctionnaires garantissant la neutralité et l’impartialité des personnels dans le souci de l’intérêt général.

Pour un service public de qualité et de proximité répondant encore mieux aux besoins de toute la population.

Pour préserver la Réduction du Temps de Travail dans les fonctions publiques et permettre aux fonctionnaires d’exercer réellement leur droit au temps choisi.

C’est ainsi que nous obligerons le Président de la République à être véritablement le Président du pouvoir d’achat de tous les salariés alors qu’aujourd’hui il n’est que le Président de son propre pouvoir d’achat et de celui de ses amis milliardaires.

Nous sommes aujourd’hui 3000 manifestants à Metz à l’appel des fédérations de la Fonction Publique CGT – CFDT – CFTC – FO – FSU – UNSA.

Aujourd’hui déjà, des salariés du privé sont présents dans l’action ; c’est la preuve que la régression du pouvoir d’achat touche tous les salariés.

A n’en pas douter, nous sommes appelés à nous retrouver très prochainement et certainement avec tous les salariés de toutes les professions.

A bientôt.