Le gouvernement n’en finit pas de dénigrer les agents de la Fonction Publique en les accablant de tous les maux ! Dernière provocation en date : le passage de un à trois jours de carence pour les fonctionnaires…

Dans le cadre du débat sur le budget de la sécurité sociale, le gouvernement annonce son soutien au passage de un à trois jours de carence pour les fonctionnaires.

Un gouvernement qui déteste les fonctionnaires

Si elle était adoptée, cette mesure serait une attaque majeure des droits des agents.
De plus, le gouvernement prévoit aussi de soutenir une réduction des conditions d’indemnisation des périodes de maladie, en supprimant le maintien de la rémunération à taux plein les trois premiers mois et en le remplaçant par un taux de 90 %…

Sous couvert de « justice » entre le salarié.es du privé et les fonctionnaires, cette mesure créera un fossé immense entre le public et le privé.

En effet, plus des 2/3 des salarié.es du privé sont couverts par un contrat de prévoyance qui prend en charge les jours de carence, souvent même le paiement des jours d’arrêt de travail à 100%. Et cette prévoyance est payée à 50% par l’employeur.

Nous, nous payons notre prévoyance nous-même ! Vous voulez faire l’égalité, pour plus de justice entre les salarié.es du privé et les fonctionnaires ? Alors votez le fait que l’Etat -employeur paye notre mutuelle et notre prévoyance !

Une mesure médiatique pour encore et toujours éviter les vrais débats

Tout d’abord, il ressort de toutes les études que les enseignant.es sont parmi les actifs.ve les moins absent.es au travail

Lutter contre l’absentéisme des enseignant.es n’est donc rien de plus qu’une injure publique envers notre profession puisque cela ne repose sur aucune réalité.

De plus, le lien entre le nombre d’arrêts de travail et les conditions de travail est démontré par de nombreuses études .
Cela ressort même dans les publications officielles des organismes gouvernementaux.

Une mesure qui va augmenter le nombre de jours d’arrêt alors que nous subissons de plein fouet la crise du remplacement

La mise en place du jour de carence dans la fonction publique par Nicolas Sarkozy en 2017 avait provoqué une diminution des arrêts courts mais une augmentation des arrêts longs comme le démontre une étude de l’INSEE ().

C’est donc une mesure idéologique et contre productive.

Une mesure dangereuse pour la santé publique

La mise en place des jours de carence est censé réduire le nombre d’arrêts de travail de courte durée. C’est bien connu : on peut venir travailler avec un rhume ma brave dame !

Qu’il semble loin le temps où on devait se confiner au moindre symptôme ! Dorénavant, c’est l’open bar de la contamination !

Le communiqué de la FSU

Dans le cadre du débat parlementaire sur le PLFSS, le gouvernement annonce son soutien au passage de un à trois jours de carence pour les fonctionnaires. Si elle était adoptée, cette mesure serait une attaque majeure des droits des agents. La FSU s’oppose fermement à cette mesure.

Cette proposition de passage de 1 journée à 3 journées de carence serait aussi la confirmation que ce gouvernement, sous couvert de prétendues contraintes budgétaires, poursuit son objectif de mise à mal de notre modèle social, à travers une nouvelle attaque frontale contre la Fonction publique et ses personnels qui pourtant, font vivre le service public au quotidien sans la reconnaissance qu’ils et elles méritent pourtant chaque jour.

Passer de un à trois jours de carence, c’est faire payer toujours plus les agents malades ; c’est s’obstiner dans une mesure idéologique qui a mille fois montré ses limites (plusieurs rapports attestent que cela n’améliore en rien la présence effective des personnels) ; c’est pousser les agents à se rendre au travail malades, au risque de provoquer par la suite un arrêt plus long.

Passer d’un à trois jours de carence, ce serait aligner la Fonction publique sur ce qui existe de plus défavorable dans le secteur privé. Cette durée n’est effective que pour une petite minorité des salarié-es.

Non content de son attaque sur le délai de carence, le gouvernement prévoit aussi de soutenir une réduction des conditions d’indemnisation des périodes de maladie, en supprimant le maintien de la rémunération à taux plein les trois premiers mois et en le remplaçant par un taux de 90 %…

Non seulement le gouvernement continue de refuser de reconnaître l’engagement et le travail de 5,7 millions d’agent-es publics, mais il s’attaque aux personnels malades.

Après la confirmation de la poursuite du gel du point d’indice et la suppression de la « garantie individuelle du pouvoir d’achat » (GIPA), le gouvernement veut maintenant ajouter un nouvel étage à sa politique anti-fonctionnaires. Parce que cette politique est nuisible à l’intérêt général, car dégradant un peu plus encore l’attractivité des métiers de la Fonction publique et donc au final l’intérêt de toute la population, elle ne doit pas s’appliquer.

Les éventuelles promesses d’amélioration des conditions de travail ou de renforcement des politiques de prévention ne sont pas crédibles avec le budget d’austérité du gouvernement et le refus de remettre en cause les logiques managériales qui mettent les personnels sous pression.

La FSU réaffirme sa revendication d’abrogation du jour de carence.

La FSU appelle les parlementaires à rejeter l’ensemble de ces mesures régressives et mettra en débat dans le cadre intersyndical l’appel à des mobilisations les plus larges possibles pour y faire échec.