LA FSU-Moselle, la ligue de l’enseignement, la SEW-OGBL (Luxembourg), la FGIL (Luxembourg) et la GEW-Saarland (Allemagne) ont organisé conjointement, le mercredi 19 novembre, une conférence de presse sur l’inclusion scolaire. Les conférences « inclusion sans frontières » ont eu lieu simultanément dans 3 pays : en France, en Allemagne et au Luxembourg. La date choisie est à mettre en lien avec la journée internationale des droits de l’enfant qui a lieu chaque année le 20 novembre.
L’inclusion est aujourd’hui un enjeu majeur dans nos sociétés, nos écoles et notre vie quotidienne. Force est de constater que, malgré les discours et les engagements politiques, les inégalités persistent.
Soucieuses d’élargir la réflexion autour de cette thématique essentielle, les organisations syndicales SEW-OGBL (Luxembourg), GEW (Sarre – Allemagne), FSU (France) ainsi que la Ligue de l’enseignement (France) ont engagé un travail collectif autour des défis liés à l’inclusion scolaire et sociale. Ces rencontres, organisées dans les différents pays, ont permis d’échanger sur nos expériences, sur celles de personnes de terrain, de partager nos difficultés, nos préoccupations et de construire une action collective.
Les organisations ont constaté que, malgré des approches nationales différentes en matière d’inclusion, des problématiques similaires persistent.
En France, il y a déjà 20 ans, était promulguée la loi sur le handicap, loi qui devait permettre une meilleure inclusion des personnes en situation de handicap dans notre société, dans notre Ecole.
Force est de constater qu’à ce jour, en dépit des promesses gouvernementales sur l’inclusion, les engagements ne sont pas tenus, créant des situations souvent chaotiques. En témoigne le manque criant d’AESH chaque année. Au niveau national, à la rentrée 2025, 50 000 élèves étaient sans solution d’accompagnement contre 36 00 en 2024 (chiffres donnés par la Dgesco, soit le ministère). Ce constat se retrouve au niveau local. En Moselle, environ 4000 élèves ont une notification MDPH pour seulement 1100ETP d’accompagnements effectifs.
Conséquence : des élèves se retrouvent sans accompagnement ou avec un accompagnement saupoudré. Les équipes pédagogiques et éducatives sont mises en difficulté, les familles, quant à elles, vivent un véritable parcours du combattant pour faire respecter les droits intangibles de leurs enfants. Cette situation est inacceptable.
A ce manque d’AESH s’ajoute le manque de places dans les dispositifs d’inclusion (ULIS) qui comptent trop souvent des listes d’attente. Il en va de même pour les établissements spécialisés (SESSAD, IME, DITEP…) qui sont saturés alors que des enfants auraient besoin d’accéder à une prise en charge à la hauteur de leurs besoins spécifiques. Cela ne fait que renforcer les effets du manque de soins et d’accompagnement des enfants et des familles dans la prise en compte des difficultés rencontrées parfois dès la toute petite enfance.
Les enfants et leurs familles sont en souffrance, malgré des démarches longues et fastidieuses pour accéder à une scolarité et des loisirs inclusifs, ils restent sans réponse. Il s’agit de redonner une priorité au respect des droits de tous les enfants. Nous affirmons donc aujourd’hui avec nos partenaires d’Allemagne et du Luxembourg qu’une éducation inclusive est possible mais pas à coût zéro. Tout effort en matière d’inclusion est un investissement dans l’avenir de notre société.
MOSELLE