Cgt Education – Fsu – Sgen Cfdt – Unsa Education
Avec le soutien de la FCPE et de la PEEP
Nous sommes réunis ici ensemble, au nom de la Cgt Education, de la Fsu, du Sgen Cfdt et de l’Unsa Education, pour dire NON à la casse de l’Ecole publique en Lorraine et en Moselle.
Depuis quelques semaines, déjà, la « facture » est connue et elle est lourde pour notre Académie. Les retraits d’emplois, – de postes – sont en effet sans précédent : 841 postes supprimés !! dont 822 emplois d’enseignants et 19 emplois administratifs.
En Moselle, plus précisément,
ce sont 112 emplois en moins dans les écoles pour 484 élèves en moins soit un poste supprimé pour 4 élèves en moins
ce sont 60 postes en moins dans les collèges pour une baisse de 304 élèves, soit 1 enseignant en moins pour 5 élèves en moins.
ce sont concrètement 120 postes en moins dans les lycées généraux et technologiques, 110 en moins dans les lycées professionnels !
Notre opposition à ces suppressions est totale
• car plus rien ne justifie ces retraits – Monsieur le Recteur ne s’y risque même plus-
• car elles viennent après de trop nombreux retraits déjà.
• car comment considérer un seul instant ces annonces de retraits d’une ampleur historique sans faire un bilan des difficultés supportées dès la rentrée 2010 dans les établissements scolaires ? Dès les premiers jours de l’année scolaire, des élèves se sont retrouvés de façon durable sans enseignant !!
L’application des ces mesures aura pour conséquence une sérieuse dégradation des conditions d’enseignement pour les jeunes Lorrains .
• L’augmentation des effectifs/classe.
• La Diminution importante de l’aide aux élèves en difficulté.
• La suppression d’établissements de proximité.
Pour la première fois depuis plus de 20 ans, cette coupe claire historique se traduirait par une baisse du nombre d’enseignants devant les élèves.
Les postes servant à scolariser les moins de trois ans, ceux affectés aux RASED, au remplacement, à l’enseignement des langues vivantes, aux maîtres- formateurs et conseillers pédagogiques vont être sévèrement rabotés.
De nombreux postes-classe seront supprimés : le nombre d’élèves par classe augmentera, mécaniquement. Le dispositif d’accompagnement des nouveaux enseignants disparaîtra. Il en sera de même dans les collèges, où les remplacements sont par exemple de plus en plus mal assurés.
Nous dénonçons vivement l’asphyxie dont est victime l’Ecole.
Ses conséquences seront d’autant plus vives en ZEP, là où les élèves ont le plus besoin d’école pour lutter contre les inégalités scolaires
Dans son dernier rapport sur la situation économique, sociale et environnementale, le Conseil Economique Social et Environnemental de Lorraine a pourtant mis l’accent sur les faiblesses du système éducatif dans notre région : faibles performances en matière de baccalauréats généraux, taux de poursuite dans l’enseignement supérieur inférieur à la moyenne nationale, faible accès à l’enseignement des langues à l’école primaire…
Le dernier rapport de l’OCDE sur les performances scolaires indique une dégradation de la position française et met en évidence un système éducatif français inégalitaire où le poids du milieu social reste plus déterminant qu’ailleurs sur la réussite des élèves.
Au vu de ces considérations, l’application des prévisions ministérielles pour notre région aura des conséquences très néfastes en particulier pour les élèves issus des milieux « modestes » qui représentent environ la moitié d’une classe d’âge en Lorraine.
Nos organisations syndicales avec les fédérations de parents se sont adressées, il y a une semaine, de façon très solennelle à Monsieur le Recteur de l’Académie pour qu’il intervienne auprès du ministère afin de le faire revenir sur sa décision. Dans quelques instants, nous allons porter le même message auprès de Monsieur le Préfet.
Nous appelons enfin les élus et la société civile à se mobiliser pour que les moyens humains et financiers accordés au service public d’éducation lui permettent de mener à bien les missions qui lui sont confiées pour l’éducation et la formation des jeunes Lorrains.
Ensemble, nous appelons à la réussite de la journée nationale du 19 mars dans notre Académie.
Ce discours a été remis en Préfecture lors de notre audience commune.