En cette rentrée 2014, l’école a besoin de sérénité et d’apaisement. C’est déterminant : on ne peut pas changer l’école lorsque celle-ci fait l’objet d’annonces intempestives et est le théâtre de tensions multiples…
Les enseignants des écoles ont de fortes attentes : Notre profession demande de la sérénité pour travailler, de la considération et des moyens pour bien faire son métier, un métier de plus en plus complexe.
Concernant la carte scolaire en Moselle, certains auraient pu penser qu’avec une dotation positive de 16 postes, la rentrée se ferait enfin de manière sereine. Et bien, ce n’est encore pas le cas. Cette dotation ne parvient pas à donner satisfaction à bon nombre d’écoles où les effectifs justifient une ouverture de classe. Le SNUipp a décompté une vingtaine de situations alors qu’il reste peu de moyens (en plus provisoires) pour satisfaire à ces demandes. Parmi ces situations, figurent des écoles ayant une moyenne de plus de 25 élèves en élémentaire, ou de plus de 23 élèves en RRS ou ECLAIR, des écoles maternelles avec des moyennes à plus de 30 élèves par classe. Ces demandes s’ajoutent à celles concernant les postes de remplaçants, les postes d’UPE2A pour scolariser le nombre important d’élèves allophones en Moselle, les postes de RASED … La rentrée sera une fois de plus tendue dans bon nombre d’écoles avec des effectifs chargés dans les classes.
En cette rentrée, le SNUipp-FSU a dévoilé récemment les résultats d’une enquête réalisée auprès des enseignants des écoles, résultats qui montrent à la fois la fierté qu’ils ressentent dans l’exercice de leur métier mais aussi une crise de confiance vis-à-vis de l’institution et un réel désir de reconnaissance. Une profession en quête de valorisation, laquelle doit passer par des mesures d’amélioration des conditions d’exercice du métier et une baisse sensible des effectifs, une solide formation, ainsi qu’une véritable reconnaissance salariale, avec la demande d’un alignement rapide du montant de l’ISAE (400€) sur celui de l’ISOE (1 200€) versée aux enseignements du second degré.
Concernant la réforme des Rythmes scolaires : cette rentrée est des plus chaotique
« Mal pensée, mal ficelée, peu financée et reposant sur les capacités inégales des communes à mettre en place les activités périscolaires », cette réforme des rythmes qui se généralise à cette rentrée aux seules écoles publiques est bel et bien insatisfaisante. Et ce, d’autant qu’elle impacte les conditions de travail des enseignants, la gestion des temps partiels, le remplacement et ne constitue aucunement la recette miracle à une meilleure réussite des élèves.
La confusion sur les horaires constatée en juillet ici, la pénurie de personnels d’animation ou de locaux là, le manque de financement partout, laissent à penser que les premières semaines seront complexes. Pour le SNUipp-FSU, au delà d’une remise à plat totale de cette réforme, il n’est pas possible que toutes les difficultés concrètes retombent sur les épaules des seuls directeurs, directrices et équipes enseignantes : l’Éducation nationale, initiatrice de la réforme, doit prendre ses responsabilités.
Le SNUipp-FSU demande la suspension du décret sur les rythmes scolaires , et la création, dans chaque département, de cellules de veille de l’Éducation nationale que les directeurs d’école pourraient alerter.
Il faudra aussi rapidement que les chantiers ouverts soient poursuivis, qu’il s’agisse de la réforme de l’éducation prioritaire ou des dispositifs pédagogiques lancés l’an passé avec le « plus de maîtres que de classes » et la scolarisation des moins de trois ans ou des nouveaux programmes de maternelle.
Les dossiers sont sur la table.
Le SNUipp FSU demande des avancées concrètes pour l’école et les enseignants.