Tout d’abord un constat sur la démarche de consultation des organisations syndicales représentatives des personnels. Alors que les « cadres » ont été consultés antérieurement, il nous a fallu attendre avril 2014 pour avoir un 1er accès au document. Le 1er (et seul) GT auquel nous pouvions participer a eu lieu le mardi 27 mai. La démarche nous parait un peu « légère » pour un texte qui est supposé guider l’action académique pour les 4 prochaines années et y engager les personnels que nous représentons.
Sauf si l’objectif n’est pas vraiment d’engager les personnels. Ce qui nous en fait douter, c’est ce choix politique de tout miser sur le pilotage. Or, la FSU est absolument opposée, vous le savez à cette approche managériale qui fonctionne sur le mode de l’injonction et du pilotage par les indicateurs chiffrés. Transformés souvent en simples exécutants et non en experts et concepteurs de leur métier, nos collègues, à juste titre rétifs à ces méthodes, souffrent de la remise en cause de leur liberté pédagogique et de ce qu’ils considèrent comme un travail empêché. D’ailleurs dans l’axe 3, le titre de « pilotage mobilisateur » n’est pas explicité du point de vue des personnels. Force est de constater comme lors des 2 derniers projets que les personnels hors cadres, qui sont les chevilles ouvrières de la mise en œuvre de ce projet sont à nouveau quasiment absents en termes d’acteurs. C’est pour nous un problème fondamental. Même les instances représentatives que sont les CA d’EPLE sont ignorées puisqu’on mentionne par exemple, les seuls échanges entre chefs d’établissement (page25) pour travailler sur l’évolution des formations.
Les modalités et le calendrier de la démarche ont d’autres inconvénients. Cela n’a pas laissé assez de temps pour prendre en considération réellement les remarques des partenaires sociaux. Quand un projet ficelé est présenté si près de la date d’échéance, il y a toutes les chances pour que les modifications prises en compte ne le soient qu’à la marge. Et c’est à l’évidence le cas. Nous avions pourtant pointé fortement lors du GT l’incohérence frappante entre la 1ère partie sur le diagnostic de l’académie et le reste du texte sur les axes. Les indicateurs chiffrés ajoutés au texte ne compensent en rien ce défaut.
Pourtant, dans cette 1ère partie (page 7), le texte reconnaît que « ces différences sociologiques se retrouvent le plus souvent dans les performances scolaires ». La FSU Lorraine persiste donc à dire que les constats socio-économiques régionaux qu’ils soient globaux ou différenciés selon les territoires ne débouchent sur aucune action spécifique explicite dans le projet.
Par ailleurs, les conséquences notamment en terme de moyens n’en sont pas tirées. Au contraire, clairement à la fin de ce texte (mesure 22), l’avenir, en raison de la poursuite de la baisse des effectifs scolaires des "petits établissements", est fixé : la fusion ou la mort (ou l’inverse).
Nous avons également tenu à dénoncer lors du GT, l’insuffisante prise en compte dans le projet de la dimension civique des missions de l’Ecole. L’ajout à la fin du 1er paragraphe de l’axe 2 (page 22) de la mention « insertion sociale et culturelle » permet-elle réellement de répondre à la gravité du contexte actuel. Cette insuffisance relève-t-elle de la peur ou de l’incapacité à affronter ces enjeux majeurs pour l’Ecole républicaine. Pourtant, ce contexte intervient à tous les niveaux du système scolaire aujourd’hui et feindre de l’ignorer condamne les personnels à se débrouiller seuls et de façon aléatoire face à ces problèmes.