Les rythmes scolaires : il est encore temps de revoir la copie mais il y a désormais urgence.
Le Snuipp et la FSU ont toujours été favorables à une réforme des rythmes qui allège la journée scolaire. Ils ont toujours considérés qu’elle devait concilier réussite des élèves et amélioration des conditions d’exercice du métier d’enseignant.
Pour le Snuipp et la FSU, la réforme actuelle n’est pas satisfaisante. Le Snuipp-FSU a pris l’initiative de produire un contre-rapport, à la fois national et départemental, pour donner la parole aux acteurs de terrain. 75% des enseignants, ayant répondu à notre enquête, déclarent avoir des conditions de travail dégradées avec notamment une augmentation du temps de travail. Si 72 % des Conseils d’école ont été consultés, moins de la moitié ont été écoutés. Trop souvent, ce sont des contraintes matérielles qui guident la mise en place de la réforme : transports, manque de personnels municipaux, gestion des locaux…. Nous notons également que les spécificités de la maternelle ne sont pas prises en compte et que la mise en œuvre révèle de fortes inégalités territoriales.
Le Snuipp et la FSU demandent :
• la non généralisation de cette réforme à la rentrée,
• la suspension de sa mise en œuvre quand il y a désaccord avec la proposition de la commune,
• la réécriture du décret,
• la pérennisation du financement des Temps d’Activité Pédagogiques par l’État.
Ils demandent que, dans un cadre national, soient possibles :
• Une organisation sur 5 jours avec 1 à 2 demi-journées libérées ;
• Une organisation de la semaine scolaire sur 4 jours étalés sur plus de 36 semaines ;
• Une organisation sur 5 jours libérant un mercredi ou un samedi sur trois.
Dans sa déclaration de politique générale, le nouveau Premier Ministre a annoncé que « le cadre réglementaire (serait) assoupli » ainsi qu’une concertation. Elle doit donc se mettre en place rapidement et donner lieu à un cadrage national. Des réponses à nos exigences doivent être apportées tant pour améliorer la réussite des élèves que pour améliorer les conditions de travail des enseignants.
La carte scolaire dans les écoles : une dotation en augmentation mais clairement insuffisante !
Pour la prochaine rentrée scolaire, alors que près de 1 000 élèves supplémentaires sont attendus dans les écoles du département, la Moselle bénéficiera de 18 postes en plus : la FSU considère que cette dotation est insuffisante.
Suite au comité technique du 11 avril, dans une vingtaine d’écoles de Moselle, une fermeture de classe est maintenue et dans d’autres une ouverture n’a pas été prononcée alors que les effectifs ou la situation particulière de l’école justifieraient ouverture ou maintien de classe.
La situation sera très tendue dans bon nombre d’écoles si des moyens supplémentaires ne sont pas alloués. C’est le cas pour des écoles en éducation prioritaire qui n’obtiennent pas d’ouverture de classe alors que leurs effectifs le nécessitent : WOIPPY École Verlaine, METZ Borny, École Chatrian, METZ École Colucci. C’est le cas aussi pour des écoles maternelles à Bitche (École du Champ de Mars), Terville (Ecole Pagnol), Montigny (École Giraud)… où les moyennes dépassent les 30 élèves. C’est le cas encore pour des écoles élémentaires affichant des moyennes à plus de 25 élèves à Manom (École Moselly), Cocheren (École Lerond)… Face à ces besoins incontestables, la réponse est toujours la même : les moyens manquent !
Si une dizaine de postes seraient affectés pour du remplacement, ce nombre ne permettra pas de résoudre les problèmes de remplacement qui sont encore importants cette année en Moselle. La formation continue des enseignants sera encore quasi inexistante.
L’arrivée, en très grand nombre, de familles de migrants, nécessite des créations de postes d’UPE2A à hauteur des besoins dans le 1er et le 2nd degré mais aussi des temps de formation conséquents pour les équipes accueillant les élèves allophones nouvellement arrivés. Jusqu’ici, il a fallu recourir à la brigade départementale pour répondre à l’urgence. Lors du CTSD du 11 avril, il a été question de répartir les familles sur les 4 départements. Nous attendons des précisions au sujet de cette mesure à venir.
Concernant les élèves en difficulté, aucune nouvelle création de RASED n’est prévue et, hormis deux départs en formation de psychologue, aucune relance de la formation n’est envisagée pour combler les postes vacants. Les ministres de l’Éducation Nationale, M. Peillon et M Hamon seront-ils les ministres de l’abandon des RASED et de l’abandon des élèves éprouvant des difficultés ?
Pour la Moselle, le dispositif « plus de maîtres que de classes » se traduit par l’attribution de quelques postes au réseau REP+ de Woippy… c’est bien insuffisant pour un département comme la Moselle. Pour la FSU, ce dispositif devrait être déployé à grande échelle.
L’école maternelle : encore et toujours oubliée !
Face à l’échec scolaire, notre école n’a jamais eu autant besoin d’une école maternelle réaffirmée, revivifiée et redéfinie. Les enquêtes internationales mettent en avant le rôle essentiel que joue la scolarisation préélémentaire pour la réussite des élèves.
Or, la maternelle française, depuis trop longtemps, a été délaissée de toutes les attentions, réduite à une simple variable d’ajustement lors de suppressions de postes.
Beaucoup trop de classes maternelles avec des effectifs trop lourds : classes à 30 élèves et plus !
Aucun poste de crée cette année pour l’accueil des enfants de moins de 3 ans ! Pourtant nous savons que c’est un levier essentiel pour la réussite scolaire des enfants de milieux défavorisés.
Un manque de formation initiale et continue des enseignants de maternelle cuisant !
L’absence d’un IEN maternelle témoigne du peu de considération dont fait preuve cette école !
Carte scolaire dans les collèges : la saignée toujours !
Concernant la carte scolaire dans le second degré, les choix du Ministère (poursuivre des retraits d’emplois en Lorraine) et du Rectorat (les faire peser principalement sur les collèges) restreignent encore les moyens alloués aux collèges de la Moselle.
Alors même que l’évolution des effectifs entraîne l’ouverture de trente classes supplémentaires, notre département a le triste privilège d’être le département qui, au niveau national, perd le plus de postes dans les collèges pour la rentrée 2014. Ce sont 35 ETP qui nous sont retirés rien que pour les collèges.
Pour la rentrée 2014, la dégradation des conditions d’étude des élèves et de travail des personnels sera donc évidente avec d’une part des effectifs par classe toujours très important et d’autre part l’augmentation du pourcentage d’heures supplémentaires et l’accroissement des compléments de service. L’introduction d’un nouveau seuil « réduit » à 27 élèves pour les collèges RRS est une mesure positive mais insuffisante.
La mise en œuvre du schéma départemental des collèges, avec d’une part l’ouverture du collège de Verny et d’autre part la fermeture du collège Paul Valéry de Thionville, insuffisamment préparée a créée des tensions inutiles au sein de nos établissements.
La FSU souhaite rappeler son attachement au dispositif des SEGPA. Seul dispositif spécifique dédié à la prise en charge des élèves en grande difficulté, la SEGPA accueille des élèves en grande difficulté scolaire, les plus en difficulté pour leur intégration sociale et professionnelle. Elle est un maillon essentiel dans la lutte contre le décrochage et la sortie du système éducatif sans formation. Alors que les besoins sont toujours présents, l’offre d’enseignement adapté est réduite mécaniquement dans le département : fermeture de SEGPA ou de divisions, diminution des RASED, manque de formation, surcharge de travail des psychologues scolaires … La FSU veillera à maintenir cette structure d’enseignement adapté dans l’offre de service publique d’éducation.
Les discours et les promesses de changement ne se concrétisent vraiment pas : les moyens dont disposent la Moselle pour la préparation de la rentrée 2014 dans les écoles comme les collèges ne permettront pas de répondre à tous les besoins.
Le 15 mai prochain, l’intersyndicale Fonction publique a décidé d’appeler à une journée nationale d’action et de grève pour les salaires dans la fonction publique. Ce sera aussi l’occasion de dénoncer la situation de la carte scolaire en Moselle, et de revendiquer plus de moyens en termes de postes.