Il manque une ambition pour l’Ecole en Lorraine.
La 1ère partie du projet académique présente la Région Lorraine comme étant marquée par la pauvreté et le chômage (7ème rang au niveau national) et affirme – à juste titre – que « ces différences sociologiques se retrouvent le plus souvent dans les performances scolaires ».
La FSU Lorraine persiste donc à dire que les constats socio-économiques régionaux qu’ils soient globaux ou différenciés selon les territoires ne débouchent pourtant sur aucune action spécifique explicite pour l’Ecole.
Il n’y a pas si longtemps le remède à tous les problèmes des jeunes était le développement de l’apprentissage. Il a bénéficié ces dernières années d’une vaste campagne médiatique d’information et de promotion.- Certains diraient propagande-. Et pourtant,…. d’une année sur l’autre, le nombre d’apprentis a baissé de 3% et le nombre d’élèves dans le dispositif DIMA a lui reculé de 16,7%.
La FSU Lorraine a toujours considéré que l’apprentissage ne pouvait pas être LA solution d’une part pour assurer la meilleure insertion possible des jeunes vers l’emploi, d’autre part pour répondre de manière radicale aux élèves en situation de décrochage scolaire.
L’apprentissage se retrouve confronté à la demande sociale des familles, qui ne le désirent pas et à l’offre des entreprises trop dépendante de la conjoncture économique. Il ne peut donc pas s’agir d’un dispositif de masse et stable.
Faut-il pour autant rejeter l’apprentissage ? Pour la FSU, il s’agit de le considérer pour ce qu’il est : UNE possibilité parmi d’autres pour un jeune, la FSU rappelant la nécessité de préserver et de développer un enseignement professionnel public en Lorraine.
Sur ce thème de l’apprentissage, la FSU attire tout particulièrement l’attention du Conseil Régional sur les nouvelles modalités d’ouvertures dans le cadre du CCREFP, et notamment dans l’enseignement agricole où deux ouvertures récentes dans le privé viennent en concurrence directe avec le public, mettant en difficulté le recrutement et donc la pérennité de ces formations dans un secteur où les réformes antérieures ont grandement avantagé le privé. Enfin, la FSU restera vigilante sur les ouvertures de BTS identiques en initial scolaire et en apprentissage sur des mêmes lieux de formations, et dont l’un des buts serait de pratiquer un mixage de ces publics, entraînant une baisse de la qualité de la formation donnée aux jeunes.
Concernant les labels « lycées des métiers » et désormais « campus d’excellence », la FSU LORRAINE constate que ces étiquetages présentés comme la possibilité de rendre des formations plus lisibles et plus attractives – ce qui est en partie vrai – ont trop souvent été et sont l’occasion de supprimer des postes et des formations.
Le Comité Technique Académique du jeudi 12 juin 2014 a permis de montrer la nécessité de poursuivre la réflexion portant sur le projet académique, puisqu’il sera entériné lors du CTA du 1er juillet. La FSU constate et regrette que la consultation des organisations syndicales a été à nouveau réalisée en dernier ressort et tardivement. Un dialogue social véritable et efficace nécessite d’appliquer d’autres méthodes.
Les politiques éducatives et de formation sont ancrées sur les territoires. La réforme territoriale annoncée et souhaitée par le Président de la République est donc loin d’être neutre. La FSU LORRAINE considère comme indispensable qu’à chaque étape se déroule un temps d’information et de concertation avec les représentants des salariés.
C’est pour ces raisons que la FSU LORRAINE revendique la nécessité en Lorraine d’y défendre le potentiel de formation en maintenant tous les postes et les formations.
Dépenser pour l’Education, c’est un coût mais c’est surtout un investissement d’avenir pour les lorrains.