Le CAEN réuni aujourd’hui doit examiner le projet académique 2010-2013.
Nous avons toujours, dans cette instance, porté les attentes des personnels et leur souci de la réussite de
leurs élèves.
LE 1er et le 5 juillet la FSU s’est adressée à vous Monsieur le recteur à l’occasion des CTP. Lors de ce CAEN nous souhaitons présenter aux représentants de la communauté éducative, les conséquences de la
politique du ministère de l’Education Nationale.
Des inquiétudes vives et légitimes questionnent le monde enseignant et celui des parents d’élèves à la lecture des fiches envoyées aux académies par le ministère de l’éducation nationale en mai 2010.
Dans ce document à usage interne, le Gouvernement propose un « catalogue de leviers » visant à « mobiliser les gisements d’efficience » pour tenir l’objectif du non-remplacement d’un départ à la retraite
sur deux pour 2011-2013, c’est-à-dire en pratique supprimer 15 000 à 17 000 postes d’enseignants.
Entre autres mesures, toutes préoccupantes :
suppression progressive des maîtres spécialisés E sous couvert de sédentarisation
suppression des RASED
disparition des psychologues scolaires
abandon de la scolarisation des « 2 ans »
généralisation du recours à des personnels non titulaires pour assurer les remplacements
augmentation du nombre d’intervenants extérieurs à l’Éducation nationale dans le second
degré (à la place de profs), mais suppression dans le premier degré (langue vivante)
augmentation du nombre moyen d’élèves par classe dans les premier et second degrés
suppression des établissements de petite taille (écoles -EPLE) avec regroupements sous
prétexte de rationaliser les moyens
transformation de postes en HSA et d’HSA en HSE
suppression des heures d’IDD
« rationalisation » de l’offre de formation pour les élèves du second degré
réduction des postes administratifs
A ce propos, il n’est pas inutile de rappeler que la RGPP touche aussi les personnels administratifs et que la lutte des informaticiens est une lutte pour la conservation d’une assistance technique de proximité efficace et particulièrement utile aux usagers que sont les services académiques, les établissements scolaires et donc en dernier ressort, aux élèves et leurs parents.
Inacceptables, ces préconisations confirment que l’objectif essentiel des réformes engagées est la suppression massive de postes et nécessairement leur application aura des conséquences négatives.
Aujourd’hui, élus, parents personnels de l’éducation nationale, savent que ces mesures vont renforcer les inégalités et toucher prioritairement les élèves les plus fragiles, les secteurs où les services publics font
déjà défaut. Ces propositions auront des conséquences désastreuses pour la réussite scolaire de tous les élèves.
Nous refusons notre soutien à une politique de démantèlement de la Fonction publique aux conséquences désastreuses pour l’ensemble de la population :
Alourdissement des effectifs par classe, regroupement de sections, fermeture de petits établissements et de classes uniques, nouvelle baisse de la scolarisation des 2 ans en maternelle, suppression de postes de Rased et de Co psy, remise en cause des IDD en collège, précarisation du remplacement, remise en cause de décharges de service, suppressions de postes des personnels techniques et administratifs dans les EPLE et les administrations etc.
Que peut porter comme ambition un projet académique dans un tel contexte ?
Où est la réussite des élèves dans tout cela lorsque le ministère en reste à un simple affichage du maintien des résultats globaux du système éducatif et abandonne de fait toute volonté de faire progresser les élèves et de réduire le nombre de jeunes sortants sans qualification du système éducatif ?
Ecoles maternelles et élémentaires, collèges, lycées, personnels administratifs, sociaux, médicaux,TOS…aucun secteur n’échappe à la volonté de supprimer des emplois.
Un tel double langage, une telle méthode faite de promesses et d’habillages fallacieux pour cacher la réalité brutale de l’étranglement du service public d’éducation, vide de sa substance le projet académique.
Dans tous les cas, ce sont les élèves et les personnels qui seront les victimes de vos décisions dès la rentrée prochaine.
Enfin, la FSU Lorraine est attachée au principe général de gratuité de l’Ecole publique
Face au changement brutal et total des manuels scolaires nécessaires aux élèves de la classe de seconde
tel qu’il a été décidé par le Gouvernement qui multiplie par plus de 2 le coût des manuels à l’entrée en
classe de seconde. Alors que les Régions ont décidé des interventions financières qui visent à la gratuité
ou la quasi gratuité pour les familles des lycéens, elles ne peuvent envisager un accroissement
considérable de leur participation financière.
Les jeunes paient un lourd tribut à cette politique.
C’est la poursuite d’une politique mortifère pour le service public d’éducation.
On le voit, la rentrée 2010 ne sera pas ordinaire.
Face à la fuite en avant ministérielle, les syndicats de la FSU appellent d’ores et déjà les personnels à se mobiliser dès la rentrée de septembre. On ne peut en douter, ils seront très nombreux en grève et
manifesteront le 7 septembre avec les salariés de tous statuts et secteurs d’activité pour une école de la réussite pour tous, les retraites, l’emploi et les salaires.