Déclaration FSU Comité Technique Départemental de la Moselle 27 janvier 2015.
Le besoin d’École est immense.
Le besoin d’École est immense car la situation politique l’impose. Après les assassinats des 7,8 et 9 janvier 2015, il apparaît tragiquement évident que l’Éducation Nationale doit défendre et réaffirmer les valeurs de la République et en particulier la laïcité, qu’elle doit lutter contre le racisme, l’islamisme et l’islamophobie, l’antisémitisme présents dans la société et au sein de l’École.
Le besoin d’École est immense car la situation économique et sociale l’impose. Face à une hausse du chômage qui n’est toujours pas enrayée, le diplôme, même s’il n’est pas un rempart absolu, protège du chômage et favorise l’accès à la formation continue. Un diplômé de l’enseignement supérieur a ainsi trois fois plus de chance d’échapper au chômage qu’une personne non diplômée.
Or, que constate-t-on dans notre académie ?
A nouveau la rentrée 2015 sera marquée par des retraits d’emplois. Ces retraits ne peuvent pas être justifiés par l’évolution des effectifs. Ils empêchent toute amélioration, pourtant nécessaire, des conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves. Ainsi, comment prétendre que le dispositif « plus de maîtres que de classes » pourra être généralisé, les RASED rétablis, le potentiel de remplacement reconstitué ou que le nombre d’élèves par classe pourra baisser ?
Pour le département de la Moselle, les écoles du département devront donc fonctionner avec 13 enseignants en plus ; mais ces postes supplémentaires ne répondent pas complètement à la hausse démographique et ne compensent pas les suppressions des dernières années. En ce qui concerne les collèges, alors que les effectifs sont particulièrement stables (une baisse de 53 élèves est prévue), 16 postes sont supprimés. Pour réussir à faire autant avec moins, il semble que ce soit toujours les mêmes recettes qui sont appliquées : la part des heures supplémentaires, bien qu’en légère baisse (on passe de 6,8 % à 6 % soit une baisse de 12 %), reste élevée (il était de 5,7 % en 2013) et surtout le nombre de divisions prévus baisse. Comment une diminution de 53 élèves peut-elle entraîner la suppression de 21 divisions ?
La rentrée 2015 sera marquée par quelques nouveautés dans les collèges.
La mise en place de l’Indemnité pour Missions Particulières (IMP) doit permettre de rémunérer certaines missions aujourd’hui accomplies sous forme de décharges de service. Alors que le projet de décret créant cette IMP est en l’état inacceptable (absence de missions obligatoires dans tous les établissements, absence de cadrage national fort, montant de l’indemnité insuffisant…) nous demandons à ce que les actuelles décharges de services (coordination EPS, labo de sciences et technologie, cabinet d’Histoire-Géo…) soient pérennisées et qu’aucun personnel ne perde de rémunération. Les établissements REP+ verront la mise en place d’une pondération qui est la reconnaissance de la lourdeur particulière de la charge de travail dans ces établissements et sert donc à réduire la charge et le temps de travail. Les syndicats de la FSU seront attentifs à ce que cette diminution du maximum de service ne se traduise pas par un alourdissement du temps de réunion ou à des obligations supplémentaires.
L’enseignement adapté est lui aussi victime d’un pilotage départemental hasardeux :
Les compléments de service de PLC vers les SEGPA continuent cette année alors qu’aucun retour d’expérience n’a été demandé. Il y a là une contradiction avec la circulaire d’avril 2009 qui préconisait « une équipe pédagogique resserrée » pour les SEGPA. Ces compléments de service ont été très rarement décidés sur la base du volontariat et la FSU aimerait connaître le nombre de PLC titulaires du CA-2SH qui sont concernés par ces échanges de service.
De plus, la situation aberrante des SEGPA avec des doubles niveaux (6ème-5ème et 4ème-3ème) nous interpelle également. Comment expliquer que les élèves de SEGPA sont des collégiens à part entière quand ils se retrouvent dans des classes à double niveau ? Là aussi, la FSU aimerait connaitre le nombre de collèges de Moselle qui ont des classes à double niveau.
Enfin, l’inscription obligatoire au DNB Pro de tous les élèves de SEGPA, ULIS et UPE2A ne va clairement pas dans le sens de l’intérêt pédagogique des élèves. Là encore, ce n’est pas ce que préconisait la circulaire d’avril 2009 : « Pour quelques élèves, le diplôme national du brevet (D.N.B.) peut aussi être envisagé. ». Quel est l’intérêt de cette démarche pour les élèves, pour leurs enseignants ?
Concernant le premier degré, le ministère a décidé de reporter au mois d’avril (après les élections cantonales), les réunions des comités techniques départementaux (CTD) et des comités départementaux de l’Education nationale (CDEN) traitant notamment des projets d’ouvertures et de fermetures de classes, ainsi toutes les opérations de préparation de la rentrée et d’affection des enseignants vont être retardées par rapport au calendrier habituel. Cette décision n’est pas acceptable, les échéances électorales ne doivent pas venir perturber la préparation de la prochaine rentrée scolaire et bloquer le bon fonctionnement de l’école.
Alors que l’Éducation reste affichée comme une priorité, il est temps de répondre aux besoins et aux attentes des personnels confrontés depuis trop longtemps au gel du point d’indice et à l’absence de perspectives concernant la revalorisation de leurs missions et de leurs salaires. Il faut donner aux enseignants et à tous les personnels les moyens d’apporter des améliorations aux conditions de scolarisation des élèves et leur permettre de travailler dans de bonnes conditions. C’est pour mettre en avant ces revendications et ses propositions que la FSU appelle les personnels à se mettre en grève le mardi 3 février 2015.